Toyota GR Supra, enfin ! Est-ce la relève pour autant ?

Nous y sommes, Nissan nous propose (encore) la GT-R, Honda sa NSX et Toyota mets sur le marché sa nouvelle interprétation de la Supra, il manquerait simplement une 3000 GT et une hypothétique RX-9 pour compléter le quatuor des GT nippones de pointe qui nous aura tant fait rêver dans le passé. Par contre, est-ce que cette nouvelle venue sera à la hauteur de la concurrence comme ce fut le cas dans les années 90 ? Rien n'est moins sûr...  

Crédits photo: Toyota corp

6 cylindres en ligne, 2 turbos, propulsion à moteur avant, châssis ultra rigide, tous les ingrédients principaux à la confection d'une bonne Supra sont réunis et pourtant, quelques choses cloche lorsque l'on regarde l'A90 et sa fiche de spécification technique. Comparée à son ainée, l'empattement se voit réduit de 80 mm, sa longueur totale de 130mm, sa hauteur augmente de 20 mm alors que la largeur fait un petit bond de 54 mm. Une évolution plutôt peu courante dans le monde des GT où, au contraire, la tendance à est à la prise de volume un peu partout, sauf en hauteur. Lorsque l'on se penche sur la mécanique, ici aussi quelques chose intrigue. La version de pointe est équipée d'un 6 cylindres 3 litres de 340 ch avec 500 Nm couplée à une transmission automatique à 8 rapports. Cette dernière a vraiment son importance dans l'équation car en effet, pour une héritière de la sacro-sainte Supra JZA80, ces chiffres n'ont réellement rien d'impressionnant à l'heure où une Civic propose 320 ch et 400 Nm. Mais le bât blesse d'avantage lorsque l'on se penche sur une NSX ou une GT-R qui elles, frôlent les 600 ch ! Alors que s'est-t-il passé chez Toyota ? A-t-on jeté l'éponge dans la course à l'armement ? Et si finalement on avait fait le choix de revenir au plaisir simple, celui  de l'expérience ultime de la conduite ? C'est tout à fait ce que laisse penser Akio Toyoda, président de Toyota et pilote émérite, qui ne cesse de répéter que l'A90 est née d’innombrables heures d'essais sur le Nürburgring sans jamais une seule fois évoquer un temps au tour. Des propos qui appuient la philosophie soulevée par Tetsuya Tada, ingénieur en chef du projet (aussi responsable du développement de la GT86): "Nous nous sommes entichés à créer une authentique voiture de sport qui nous permettrait d'atteindre le plaisir ultime de conduite. Plutôt que de nous concentrer uniquement sur des données telles que la puissance ou les chrono sur piste, nous avons optimisé la sensibilité avec laquelle le conducteur et la voiture ne feraient qu'un." Ceci dit, je vous invite à relire les essais de presse de l'époque concernant la JZA80, et vous verrez que cette dernière offrait en son temps exactement ces sensations de conduite, les performances en plus !

Crédits photo: Toyota corp

Même si l'intention de Toyota de nous offrir l'ultime expérience de conduite est tout à fait louable, pourquoi comme dans les années 90, ne pas avoir redonnée au blason "Supra"  les moyens de rivaliser avec la concurrence en terme de performance et de prestige ? Pourquoi ne pas avoir donné à ce qui s'annonce être un formidable coupé (qui semble plus être une grosse GT 86 qu'une Supra) tout simplement un autre nom ? L'argument de la baisse des coûts de fabrication n'a pas réellement lieu d'être, la Toyota Supra ayant toujours été une auto très cher à l'achat ce qui ne l'a pas vraiment empêchée de rencontrer un succès mondial. Le groupe Toyota possède pourtant une base toute trouvée pour une GT de prestige aux performances de haut vol, la LC 500 de chez Lexus couplée à une mécanique exclusive ferait en effet une plateforme idéale pour tenir la dragée haute à une concurrence armée jusqu'aux dents et loin d'être bon marché...